Édition du jeudi 24 novembre 2005
L'intercommunalité ne peut être bénéfique que si elle atteint un niveau d'intégration suffisant pour des projets cohérents de développement et d'aménagement territorial, estime la Cour des comptes
Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, a présenté hier au congrès des maires, le rapport sur «L'intercommunalité en France». Il semble ainsi bien décidé à peser sur la méthode française de regroupement intercommunal.
De son côté, le gouvernement a décidé de régler les problèmes soulevés par ce rapport à travers une circulaire portant sur la rationalisation des périmètres, la définition de lintérêt communautaire et clarification des relations financières entre communes et EPCI (voir nos autres infos de ce jour).
Dans leur rapport, dont les conclusions ont, en fait, été dévoilées depuis plusieurs mois, la Cour et les chambres régionales des comptes dressent un bilan de l'intercommunalité en France depuis 1999.
La mise en oeuvre de la loi du 12 juillet 1999 relative au renforcement et la simplification de la coopération intercommunale est en effet un succès en ce qui concerne le nombre et la couverture du territoire par les nouvelles catégories d'établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : au 1er janvier 2005, le territoire français compte 162 communautés d'agglomération et 2 343 communautés de communes.
La Cour et les chambres régionales des comptes constatent cependant que le paysage de la coopération intercommunale n'a pas été réellement simplifié (enchevêtrement de syndicats de tous types, etc.) et que l'impact de la réforme de 1999 en termes de mutualisation des moyens, d'économies d'échelle ou de nouveaux services rendus n'apparaît pas de manière flagrante, même si l'on trouve des exemples en ce sens.
Pour une partie des nouveaux groupements à fiscalité propre, la logique de l'intégration n'a en effet pas été conduite à son terme : compétences peu exercées, intérêt communautaire insuffisamment ou incomplètement défini, moyens partiellement transférés, mais aussi investissements encore limités. Dans une proportion non négligeable, les EPCI à fiscalité propre demeurent ainsi des structures de redistribution de fonds aux communes.
Les juridictions financières estiment que l'intercommunalité à fiscalité propre ne peut produire tous ses effets et être bénéfique aux populations que si elle atteint un niveau d'intégration suffisant pour mener à bien un projet cohérent de développement et d'aménagement territorial.
La gestion locale ne sera gagnante en termes d'économie et d'efficacité que si les communautés ont réellement les moyens d'agir pour mettre en oeuvre des grands projets d'aménagement ou d'équipement et pour rationaliser les services à la population qui peuvent ou doivent l'être à un niveau supra communal. Cela ne peut se réaliser que dans le cadre d'une stratégie financière et fiscale coordonnée entre communautés et communes.c=http://www.clsid
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